PROTEGER LA RESSOURCE
en eau et les milieux marins
Repenser notre rapport aux milieux marins
Mis en valeur dans de nombreuses recettes, les produits de la mer sont devenus une habitude de consommation pour beaucoup d’entre nous. Pour répondre à cette demande, nous avons appris à pêcher toujours plus loin en mer, et toujours plus de poissons. En 2018, la production mondiale de poissons, mollusques et crustacés s’est élevée à 179 000 000 tonnes - presque la moitié étant issue de l’aquaculture. Aujourd’hui, la surpêche menace les milieux marins, qui ne parviennent plus à se régénérer. Nous devons donc préserver ces écosystèmes fragiles en limitant notre consommation et en favorisant des pêches responsables.
Quels enjeux autour de la pêche ?
1. Le dépeuplement des océans
Depuis les années 1990, nous n’arrivons plus à pêcher autant qu’avant car les ressources halieutiques sont surexploitées. Les politiques de protection des milieux marins et de régulation de la pêche (via des quotas) sont donc nécessaires, et ont prouvé leur efficacité. Nous consommons trop de poissons, et les 2 3 proviennent de l’étranger (principalement le saumon, le thon, le cabillaud et la crevette). Pourtant, à l’autre bout du monde, 800 millions de personnes dépendent vitalement de cette ressource. Par ailleurs, l’aquaculture n’est pas la panacée car la majorité des espèces élevées sont carnivores (comme le saumon), et sont donc nourries à partir d’huiles et de farines de poissons sauvages, ce qui amplifie le problème de surexploitation des océans.
2. Les ravages de la pêche industrielle
La pêche s’est industrialisée depuis le XIXème siècle, à l’aide d’immenses bateaux polluants aux techniques très efficaces. Les chalutiers détruisent les fonds marins et pêchent toutes espèces confondues : en conséquence, environ 40% des prises sont rejetées mortes ou mourantes à la mer (autres poissons, petites baleines et dauphins, tortues, oiseaux marins…). La pêche industrielle fournit également moins d’emplois que la pêche artisanale, qui demeure plus respectueuse de l’environnement. Celle-ci se fait à taille humaine, sur de plus petites embarcations et à l’aide de techniques sélectives qui ne dégradent pas les fonds marins : pêche au casier, à la ligne… Les pêcheurs veillent à maintenir le bon état des écosystèmes, duquel dépendent leurs captures.
3. La pollution des milieux marins
La pollution plastique est un vrai fléau pour les espèces marines. Or, le matériel de pêche perdu ou abandonné en mer représente 27% de ces déchets. Ces engins fantômes continuent de piéger des poissons pendant des années. Surtout, les poissons accumulent dans leur organisme des micros et nano plastiques : 90% de la pollution plastique de l’océan est ainsi invisible. Rejetés en mer, les métaux lourds (comme le mercure) contaminent également les milieux marins et s’accumulent tout au long de la chaîne alimentaire jusqu’à finir… dans nos assiettes.
Agir à son échelle : les bonnes pratiques
Alors que les écosystèmes marins doivent s’adapter aux impacts du dérèglement. climatique (élévation des températures, acidification des océans…), la pêche constitue une pression supplémentaire. Dès lors, l’idéal est de limiter sa consommation aux recommandations nutritionnelles. Le Programme National Nutrition Santé (PNNS), guide officiel de santé publique, préconise de consommer du poisson deux fois par semaine, en alternant un poisson gras ou semi-gras (maquereau, hareng, sardine, anchois, carpe, truite fumée…) et un poisson maigre (colin, daurade, lieu, merlan, églefin, limande…). Il est préférable de consommer des poissons de petite taille et d’éviter les espèces prédatrices qui contiennent le plus de substances toxiques. Le maquereau, le hareng, la sardine, l’anchois… sont donc à privilégier (étant donné qu’ils se situent au début de la chaîne alimentaire) pour notre santé comme pour la préservation des milieux marins. Surtout, il est important de varier les poissons consommés en imaginant de nouvelles recettes, et d’éviter les espèces menacées ou issues de certaines provenances. Les poissons de grands fonds (empereur, anguille, grenadier, sabre noir…) sont particulièrement vulnérables, et beaucoup d’autres espèces sont menacées d’extinction dans certaines parties du monde : thon rouge, sole, flétan, raie, merlu, cabillaud, dorade rose, bar… La saisonnalité s’applique également aux poissons ! Ainsi, l’églefin se consomme plutôt entre septembre et novembre ou entre mars et mai ; l’anchois, entre juin et août : se renseigner sur la saisonnalité des poissons permet également de mieux les préserver.